Monday, November 14, 2005

Ces journalistes !

Dans un article du monde, Laurence Caramel écrit "que les pays en développement (PED) seraient les premiers bénéficiaires" d'une libéralisation des échanges agricoles. Plus loin elle précise que ces "PED" bénéficiaires sont tout d'abord les pays du groupe de Cairns, puis les pays développés. Un peu naif, j'en déduis que le groupe de Cairns contient un grand nombre de PED. Or en regardant la liste de ces pays (Argentine, Australie, Bolivie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Indonesie, Malaisie, Nouvelle Zélande, Paraguay, Philippines, Afrique du sud, Thailande, Uruguay), on remarque que 3 de ces pays sont (très) riches, et qu'ils ne reste que 14 pays en voie de développement, ce qui à mon avis ne constitue qu'une petite minorité des PED (surtout qu'en terme de population, cette liste ne comprend pas les pays très peuplés que sont la Chine, l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh, le Nigéria, le mexique, etc, ce qui constitue environ la moitié de la population mondiale). En somme, une très faible minorité de gens profiterait de cette libéralisation ?

Et oui ! Et encore n'avons nous pas encore regardé comment cette manne risque d'être distribuée : L'agriculture des PED du groupe de Cairns est particulièrement inégalitaire, on le sait en général pour l'Argentine, le Brésil et l'Afrique du sud, et il me semble que c'est aussi le cas de l'Urugay et du Chili. En prenant deux pays au hasard parmi ceux qui restent, le Costa Rica pour l'amérique et les Philippines pour l'Asie, on apprend "qu'en 1984, 2,9 pour cent du total des exploitations - celles s'étendant sur plus de 200 hectares - occupaient 47 pour cent des terres cultivées du pays, alors que 59,9 pour cent des exploitations - celles couvrant moins de 10 hectares - n'occupaient que 5,4 pour cent de la superficie totale sous culture".
Pour ce qui est des Philippines et selon un rapport publié en 1997 par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, "la propriété foncière est concentrée entre les mains d’individus et d’entreprises qui ne sont pas vraiment intéressés par le développement d’une agriculture viable à long terme, mais plutôt par le contrôle des terres et la consolidation de leur pouvoir politique dans les milieux ruraux ." Sachant que cette inégalité foncière est l'héritage de son passé colonial, pour les paysans Philippins cette libéralisation pourrait s'apparenter à un retour en force de leurs anciens maitres (les Etats-Unis).




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